Texas, Novembre 2001
En Novembre 2001, cinq personnes ont fait le voyage en voiture de Ore City a Longview, au Texas. Parmi ces personnes, deux d’entre elles étaient de proches amis. Le plus jeune du groupe, Clinton Young, 18 ans à l’époque, connaissait à peine les autres. Arrivés à Longview, un homme a été tué par arme à feu. Après cela, deux d’entre eux sont partis ensemble, et les deux autres, dont Clinton Young, ont roulé jusqu’à Midland, avec une autre personne rencontrée en route. Plus tard, un autre homme a également été tué.
Arrestation et condamnation à mort
Clinton Young a été arrêté alors qu’il fuyait les forces de l’ordre. Il a plus tard été inculpé pour meurtre au premier degré. Deux co-accusés ont été inculpés pour meurtre et ont ensuite plaidé coupables pour alléger leur sentence. Le quatrième homme impliqué, qui a indiqué aux forces de l’ordre où se trouvait l’un des corps, n’a quant à lui jamais été inculpé.
Le dossier de l’accusation
L’état a condamné Clinton Young sur les seules bases des témoignages des trois autres personnes impliquées. L’état a maintenu que Clinton était le leader et le cerveau de l’affaire, qui a mené aux meurtres, et que l’implication des trois autres personnes résultait de Clinton. Selon l’état, le seul but de Clinton dans cette affaire, était d’aller jusqu’à Midland afin d’y rejoindre sa petite amie.
Le dossier de la défense
La défense a mis en lumière les différentes erreurs dans le dossier de l’accusation :
- Incohérences dans les témoignages des autres co-accusés;
- Erreur dans les preuves ballistiques
- Complicité entre les trois témoins, qui ont déclaré avoir été menacés et retenus en otage par Clinton
Aucunes empreintes et relevés AND ne lient Clinton aux meurtres.
L’un des trois homes impliqués a déclaré à la police que Clinton a tiré les trois coups de feu en direction de la première victime, pour ensuite se rétracter quand il a appris que les autres témoins avaient eux déclaré que le troisième coup de feu avait été tiré par l’un des témoins.
Un autre co-accusé, lors d’une reconstitution de l’un des meurtres, a change sa déclaration concernant la scène de crime quand il a appris que le rapport du médecin légiste rendait sa version irréaliste.
.L ‘un des trois accusés, qui avait déclaré avoir été retenu en otage par Clinton, aurait pu, si tel avait été le cas, s’échapper à plusieurs reprises. Cette personne a ensuite avoué à un enquêteur avoir en sa possession l’arme et les clés du véhicule tandis que Clinton était à l’intérieur d’un magasin. Il a également avoué que Clinton était pour la plupart du temps endormi dans le véhicule.
Erreurs de la police et perte de preuves
Les forces de l’ordre n’ont pas enquêté correctement sur la scène de crime. Par exemple, la voiture appartenant à la première victime n’a jamais été correctement testée. Le logement près duquel le premier meurtre a eu lieu, et les alentours n’ont jamais été étudiés. Les employés de l’épicerie où la seconde victime a soit disant été enlevée n’ont jamais été entendus par les enquêteurs.
Les gants que l’un des co-accusés portait pendant les meurtres n’ont jamais été analysés pour y trouver des résidus de poudre. Clinton, qui a toujours maintenu qu’il n’avait tué personne, a demandé aux enquêteurs de procéder à des tests ADN sur ces gants. Cela a été fait, mais seulement sur l’extérieur des gants, pas à l’intérieur, ce qui est donc inutile.
Enfin, l’état a perdu ou détruit toutes les preuves pouvant mener à prouver l’innocence de Clinton.
Playdoyers, accords, faux témoignages, et juge partial
La condamnation de Clinton pour meurtre au premier degré et sa condamnation à mort ont été basés sur des preuves et déclarations erronées. Deux des co-accusés ont secrètement passé des accords avec l’accusation et ainsi donné des faux témoignages lors du procès. Le juge qui a présidé le procès n’était pas impartial.
Résultats ballistiques
Les résultats ballistiques effectués sur les premier shooting, qui allaient dans le sens du rapport d’autopsie, démontrent que Clinton n’était pas, et ne pouvait pas être le tireur. Cependant, ces rapports n’ont pas pu être utilisés par la défense lors du procès.
Inefficacité de la défense
L’avocat de la defense, qui a travaillé sur le dossier de Clinton jusqu’en 2005 et avait été engagé par l’équipe travaillant sur la demande d’habeas corpus de Clinton, était émotionnellement instable, se droguait. A cause du manque de professionnel de cet avocat, et de son incompétence, la cour a renié à Clinton le droit de s’opposer correctement à sa condamnation et à sa sentence.
Déclarations de co-détenus et co-accusés
Plusieurs personnes détenues en garde à vue avec les co-accusés ont déclarés que ceux-ci se vantaient d’avoir échappé à la peine capitale alors qu’ils étaient coupables, tout en avouant que Clinton était en fait endormi au moment de l’un des meurtres.
Co-accusé ne passant pas le test du polygraphe
L’un des co-accusés, et le témoin principal de l’accusation, qui est en fait le tireur, a dû passer un test au polygraphe, à la demande de l’accusation. Il a échoué. La personne en charge de l’analyse des données de ce test a pu témoigner au procès, mais pas devant le jury. Le procureur n’a jamais donné à Clinton la chance de passer ce même test.
Conclusion
Il est clair que la défense a intentionnellement empêché Clinton de construire efficacement sa propre défense. De plus, les autres professionnels qui représentaient Clinton ont, à tour de rôle, échoué dans ce dossier. Clinton n’a jamais eu de procès équitable, et ses droits ont été bafoués dès le début du traitement de son dossier.